EEDD et réseaux

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L'éducation à l'environnement et au développement durable (EEDD)

L’éducation à la nature, à l’environnement et au développement durable (EEDD) est une éducation au sens large, qui s’appuie sur les champs de l’information, de la sensibilisation, de la formation, de l’éducation et de la participation citoyenne pour impliquer les personnes dans l’action, à tous les âges de la vie. Elle explore ainsi, de manière croisée, des champs qui sont tant environnementaux, que sociaux, économiques ou culturels.

Il s’agit d’une éducation qui a vocation à s’adresser, de manière bienveillante, à tous les publics du territoire : familles, socio-professionnels, touristes, scolaires, étudiants, publics en situation de handicap, publics en insertion sociale, etc.

L’EEDD a pour finalité d’accompagner les citoyens vers une prise de conscience de la complexité de leur environnement, vers l’acquisition de connaissances et de compétences qui leur permettront d’agir, individuellement et collectivement, pour résoudre les problèmes écologiques et sociaux auxquels nous faisons face.

L’EEDD se base sur des pédagogies actives, visant à rendre le public acteurs de son apprentissage afin qu’il construise ses avoirs à travers des situation de recherche.

C’est au cours de années 60 qu’apparaissent les prémices de l’éducation à l’environnement. Les acteurs de la protection de la nature prennent conscience de l’importance d’une pédagogie adaptée pour faire avancer leur cause auprès des citoyens. Les pédagogues issus de l’éducation populaire, les enseignants militants de l’éducation nationale et de l’enseignement agricole, les animateurs socio-culturels, cherchent à promouvoir une éducation visant l’amélioration du système social en dehors des systèmes éducatifs institutionnels. La volonté et le dynamisme de quelques passionnés créent ainsi l’animation nature - ou l’éducation à la nature. Dans un contexte de crise et d’industrialisation, la reconnexion à l’essentiel et au terrain se fait sentir de manière importante. Se développent alors de nombreuses initiatives et associations ; la société civile s’empare du sujet ; l’État également, par la création d’un ministère de l’Environnement, d’un diplôme professionnel spécifique et de l’évolution des programmes scolaires...

L’éducation « par » et « pour » la nature se rejoignent progressivement. Il s’agit de développer les capacités des individus, de renforcer le savoir, savoir-faire et savoir-être en vue de permettre à chacun de devenir un citoyen responsable dans la société dans laquelle il évolue – et donc de participer à la résolution des problèmes environnementaux auxquels nous faisons face, dans un cadre individuel et collectif.

Il se développe une éducation relative à l’environnement, en premier lieu au Québec, qui attache autant d’importance à l’environnement sociétal que naturel. L’animation en lien avec l’environnement comprend alors clairement une dimension culturelle : l’environnement est compris non plus comme la simple relation de l’homme à la nature, mais comme le rapport que l’homme a avec le milieu dans le lequel il vit.

Les éducateurs à l’environnement ne sont ainsi pas des prosélytes de la nature ; ils n’ont pas d’avis à transmettre sur l’environnement mais utilisent ce dernier pour accompagner la prise de conscience et la formation de leurs publics avec des moyens pédagogiques adaptés, en vue d’un changement de comportement et de la résolution collective des problèmes sociaux et environnementaux. Dans les années 1990, la montée en puissance et la vulgarisation du concept de « développement durable » confirme ces notions d’éco-citoyenneté et de démocratie participative.

L’éducateur - pédagogue - s’adapte et innove ainsi en permanence, dans le cadre de son territoire et son environnement proche, aux usagers des milieux, aux problématiques environnementales émergentes, au contexte socio-politique et économique... De nombreuses méthodes et outils pédagogiques sont alors créés et l’éducation à l’environnement vers un développement durable (EEDD) devient un milieu professionnel reconnu. Cette professionnalisation s’accompagne de la mise en place d’une filière de formation à part entière.

Parce qu’elle se base sur des pédagogies actives, parce qu’elle s’inscrit dans les territoires, parce qu’elle s’adapte aux différentes problématiques environnementales, parce que ses acteurs et leurs compétences sont très diversifiés, l’EEDD est aujourd’hui un levier fort pour accompagner la transition écologique par la mobilisation citoyenne.

Les acteurs de l’EEDD apportent à la fois une expertise sur des méthodes, outils et approches pédagogiques pour aborder une problématique environnementale et sociale auprès d’un public donné, mais également un savoir-faire d’animation et d’encadrement de groupe (adultes ou enfants). La maîtrise de techniques pour favoriser la participation citoyenne, le travail en lien avec les politiques territoriales de développement durable l’expérience en montage de projet collectif, sont autant de compétences utiles à l’accompagnement de projet de transition écologique à forte dimension participative.

Enfin les acteurs œuvrent en réseau depuis de nombreuses années, afin de mutualiser leurs compétences dans un cadre d’intérêt général. L’interconnaissance élevée qui en découle et la culture du fonctionnement collectif permet ainsi de répondre plus intelligemment aux différents besoins selon les territoires et thématiques, dans une logique de complémentarité.

Au regard de la multiplication des initiatives citoyennes et du développement de nombreuses politiques publiques en matière de transition écologique, l’EEDD se positionne actuellement à l’interface des différents acteurs concernés, véritable levier pour créer du lien et aider au développement des projets sur ce thème.

Lire le document Accompagner la transition écologique (novembre 2018, 36 pages).

Couverture de la brochure Accompagner la transition écologique

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Les réseaux territoriaux d’EEDD

L’EEDD a été inventée au quotidien par des acteurs issus de milieux divers. Ces derniers ont fait face à plusieurs difficultés, dont l’absence d’organisations professionnelles permettant l’échange de pratiques et l’action collective, l’absence de cursus de formations spécialisées et d’outils pédagogiques adaptés et le manque de reconnaissance sociale pour l’EEDD. Devant ces obstacles, les acteurs de l’EEDD ont mis sur pied des réseaux territoriaux, leur permettant de renforcer mutuellement leur engagement, d’apprendre les uns des autres et d’améliorer leur visibilité.

Les réseaux départementaux - Gée Aude, CPIE du Gard, COOPERE 34, Réel 48 / CPIE de Lozère et Tram'66 – et le GRAINE Occitanie développent ainsi des projets collectifs visant le développement de l’EEDD aux différentes échelles de territoire. Espaces d’échanges et de mutualisation, moteurs professionnels au service de l’intérêt général, nos projets de réseaux poursuivent :

  • la circulation de l’information,
  • la promotion de l’EEDD et valorisation de ses acteurs,
  • la mutualisation des moyens et des compétences,
  • la mise à disposition et/ou création de ressources pédagogiques,
  • la coordination de projets pédagogiques collectifs,
  • la formation, l’appui au développement des compétences et à la professionnalisation, le soutien des acteurs,
  • l’accompagnement des territoires,
  • l’innovation et la recherche pédagogique,
  • la représentation de ses membres et l’animation d’un projet collectif pour l’EEDD à l’échelle du territoire.

Les réseaux territoriaux et le GRAINE Occitanie organisent leurs actions selon les axes ci-dessous.

Tableau des axes d’actions régionales